Magic-sex is good sex

Par Valéry K. Baran.

Un petit article sur le « magic-sex » !

En regardant les tags, vous pouvez le voir apparaître (pour deux publication, OK, mais d’autres textes pourraient en faire partie, en fait). Or, qu’est-ce ? Et pourquoi est-ce quelque chose que j’aime ? (dans une certaine mesure, bien sûr).

Le magic-sex, c’est quoi, d’abord ?

Très honnêtement… ça m’étonnerait que je sois la seule personne de ce monde à avoir déjà employé cette expression, mais je n’ai pas de référence à donner : il me semble que c’est quelque chose qui m’est venu en tête, un jour, en lisant une histoire où les protagonistes avaient une endurance de folie, réalisaient des prouesses dignes de stars du X surentraînées et, même si je savais qu’on était dans l’ordre de la « magie », là, rien à battre parce que c’était juste trop hot ! Mais je ne sais pas si c’est une expression que j’avais déjà lu avant chez quelqu’un d’autre ou si c’est sorti toute seul de ma petite tête…

Bref, le magic-sex, c’est ça : toutes ces situations que vous savez ne pas être vraiment irréalistes, bien sûr (ne me parlez pas des orgasmes de tétons d’Anastasia, merci), mais suffisamment poussées pour qu’on soit quand même juste juste juste sur ce réalisme, ou dans la catégorie « situation d’exception », voire dans la catégorie « on pousse un peu mais ça passe », mais que l’auteur gère pourtant avec tellement de brio qu’on en redemande. Je cite en vrac la très grande endurance en matière d’érection, les orgasmes qui s’enchaînent avec un temps de récupération limité, l’orgasme anal, l’impossibilité de jouir pour un homme portant un cockring, le quatuor avec pénétration en série… et, d’une manière générale, beaucoup d’éléments associés au BDSM. Et encore, ça, c’est pour les univers réalistes. On peut ajouter tous les éléments associés à un monde fantastique/futuriste/faisant intervenir de la magie, qui permettent, là, de décliner de manière encore plus large ce concept.

Bref, on est dans quelque chose qu’on ne voit vraiment pas tous les jours, qui est fort, qui est extrême, qui frôle voire franchit les limites de la magie de par son caractère vraiment poussé sur un sujet, et (je réinsiste dessus) qui est quand même suffisamment bien géré pour faire qu’on adhère parfaitement.

Et pourquoi est-ce que c’est sympa à lire ?

Déjà, parce que ça change ! On exploite bien souvent les rapports sexuels selon des voies réalistes, mais ça peut être sympa de les aborder selon d’autres voies (tout en restant tout de même dans le réalisme une fois les points fantastiques ou futuristes posés, bien sûr, sinon ça ne va pas).

Exemples, pour les textes taggués ainsi ici :Sexy World - Valéry K. Baran

  • Dans Sexy World, les personnages sont dans un monde virtuel, futuriste, dans lequel les sensations physiques sont hautement décuplées/les corps ne réagissent pas de manière conventionnelle,
  • Dans Reflets et forces occultes, les personnages appartiennent à un monde dans lequel la magie est existante, et peuvent user du pouvoir de duplication,
  • Mais on peut aussi considérer L’initiation de Claire comme comportant des scènes étant clairement dans ce genre : le plaisir extrême, paroxystique, associé à une situation comportant de la douleur, le fait que le personnage jouisse lors d’une séance de coups…

Ensuite, parce que c’est un moyen de faire vivre aux personnages des situations surprenantes (parce que, bon, si on est dans l’exception mais qu’eux trouvent ça parfaitement normal, il y a un problème), et qui sont très intéressants sur le plan du sens. Comment réagissent-ils face à ces situations inhabituelles, qu’est-ce que ça traduit de leur relation, de leur rapport ? Une érection qui revient inhabituellement rapidement, un orgasme dévastateur, une capacité à se remettre sur ses pattes pour un second round alors que les personnages devraient être épuisés… Ça traduit forcément quelque chose : un désir particulièrement fort, une frustration qu’il est devenu impérieux d’évacuer, un besoin de montrer à l’autre à quel point le personnage le veut, un don de soi poussé à l’extrême malgré la sensation d’avoir atteint ses limites… Et qu’y a-t-il derrière ce désir, ce don, cette frustration… ? Bref, que des éléments intéressants à exploiter dans un rapport sexuel et, plus précisément, un récit érotique (dans lequel on sait que le sexe est le vecteur des émotions des personnages, et les scènes sexuelles celles où les personnages se révèlent et évoluent).

Enfin, parce que c’est hot ! Si c’est bien géré (je le mets en gras, celui-là).

Tout le problème est là, c’est clair. Jouer avec les limites, à ce sujet, c’est forcément prendre des risques, et de gros risques. Il faut pouvoir s’en approcher au mieux, voire les dépasser mais en gérant les choses de manière à rendre ce dépassement acceptable… C’est un sacré défi et le défi est vraiment là : faire adhérer les lecteurs à une situation sexuelle qui frôle (voire franchit, suivant les choix faits) les limites de la magie, et les faire adorer cette situation. Mais, pour ça, il faut que, de l’autre côté, tout le reste soit d’une parfaite cohérence et d’un réalisme impeccable. C’est à dire que les trucs que l’on peut voir parfois comme la cyprine qui a un goût de Mouton Cadet, le sperme de vodka tagada, l’anus qui sent la rose qui éclot au printemps, les personnages jusque-là prudes qui se mettent à parler comme des stars de porno… ce n’est pas du magic-sex ; ce sont des incohérences et des réalités physiques non assumées. Le magic-sex, c’est vraiment la réalité : les pensées réalistes, les comportements réalistes, la psychologie conservée, maîtrisée, et parfois même des mentions d’éléments qui compensent en exposant une réalité plus crue, mais avec des personnages qui vivent une expérience sexuelle si forte que leurs réactions physiques, leur volonté, leur endurance, etc. sortent de l’habituel, les étonnent, et atteignent même le niveau d’un peu « magic », quoi !

Hope en parlait d’ailleurs déjà très bien dans la partie « réaliste ou non » de son guide pour écrire une scène de sexe entre deux hommes.

Bon, et vous, alors ? Magic ou pas magic ?

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