De l’importance d’avoir des primo et bêta-lectrices/lecteurs en tant qu’auteur

Par Valéry K. Baran.

Un article qui me tient à cœur. D’une part parce que j’ai la chance d’avoir les plus formidables primo et bêta-lectrices qu’il soit. Et d’autre part, parce que je vois parfois des auteurs dire « oh mais non, c’est bon, je n’ai besoin de personne pour me relire » et que tout en moi crie : « mais non, mais non, mais noooooon !!! » (avec le cri du désespoir, vous l’entendez ?).

Bref, quatre parties dans cet article !

  • C’est quoi, des primo et bêta-lectrices/lecteurs ?
  • Pourquoi c’est indispensable absolument génial, même lorsqu’on a déjà un éditeur ?
  • Comment/où trouver des primo et bêta-lecteurs/lectrices ?
  • Qui sont les miennes ?

Primo et bêta lectrices/lecteurs, kesako

Un primo-lecteur/une primo-lectrice, comme l’indique son nom, c’est la première personne qui va lire votre texte. Celle qui va pointer, généralement, les soucis les plus importants : de fond (« Euh… là, je ne pige pas pourquoi il fait ça, ton personnage »), de forme (« Rien compris à ce passage : qui est-ce qui parle, en fait, à ce moment-là ? »), de scénario (« Il y a un truc, là, qui ne colle pas »)…

C’est aussi celle qui, si vous avez une relation sympa, va ponctuer votre texte de petits cris de fangirl à chaque fois qu’elle va aimer quelque chose, va vous dire « J’aime » et pas seulement « Ça, ça ne va pas« , va vous faire savoir tout ce que vous avez besoin de savoir dans un premier temps : si vos personnages plaisent, si votre scénario fonctionne, si votre manière de délivrer peu à peu les informations est bien gérée…

Vient derrière le bêta-lecteur ou la bêta-lectrice, qui, comme l’indique son nom, passe en deuxième. Là, il s’agit de la personne qui, dans la mesure où vous lui envoyez un texte qui a déjà été passé à la moulinette par votre primo-lectrice, va pouvoir faire plus un travail de précision : syntaxe, tournures de phrases, orthographe, grammaire, ponctuation… En plus de vous pointer, bien sûr, également les points lui plaisant/ceux la dérangeant, d’une manière plus large, si vous avez une relation sympa avec elle, toujours.

Il s’agit donc de personnes qui liront votre manuscrit avant tout le monde pour vous donner un avis constructif dessus et vous aider à le rendre meilleur.

Derrière (ou avant… comme vous le voulez), vous pouvez aussi ajouter des lecteurs/lectrices-test, à qui vous ne demanderez pas un travail particulier, mais juste de vous dire, comme n’importe quel autre lecteur, s’ils ont aimé ou non (détails à ce sujet à leur convenance).

 

Pourquoi s’en passer est-ce se tirer une balle dans le pied passer à côté de quelque chose de formidable à vivre ?

Primo, parce que c’est extrêmement rassurant. Oui, même si vous avez déjà un éditeur qui, vous le savez, fera ce travail-là avec vous. Parce qu’il s’agit généralement de personnes que vous appréciez, que vous savez aimer lire ce que vous écrivez, que vous savez avoir des goûts communs avec vous, voire vous connaître suffisamment bien pour savoir ce qui est de ce que vous aimez, vous, et de ce qu’ils aiment, avec qui vous savez que vous pouvez tout vous dire, sans qu’elles se sentent obligées de vous flatter ou qu’elles aient peur de vous vexer… Et que, une fois que votre manuscrit sera validé par elles (et encore plus s’il a suscité un certain nombre de cris de pom-pom girls), vous pourrez le soumettre ailleurs en étant beaucoup plus rassuré.

Deuxio, parce que c’est une excellente manière de travailler un texte. Vous travaillez une histoire avec des gens qui vous connaissent, qui aiment ce que vous écrivez, qui savent ce que vous aimez, ce que vous avez envie d’écrire, ayant l’habitude de faire ce travail de relecture, avec qui il y a un vrai échange, et que vous pouvez vraiment faire un travail intéressant, du fait de la grande cohésion que vous pouvez avoir. Derrière, refaire un travail « extérieur », avec quelqu’un ayant plus de distance avec votre style et vos goûts, me parait également indispensable, toutefois, parce qu’à force de se connaître et de se relire, on ne voit pas toujours les défauts des auteurs que l’on primo/bêta-lit, donc c’est important de garder un regard extérieur, fait par quelqu’un d’autre, sur votre texte. Mais cette étape-là, faite avec des personnes qui vous connaissent très bien, reste vraiment enrichissante à faire.

Tercio, pour le plaisir d’échanger avec vos primo/bêta-lectrices, tout simplement, parce que c’est un échange particulier, intéressant, riche, plaisant, très différent d’un avis écrit par une lectrice/un lecteur, et extrêmement agréable à vivre. C’est finalement une façon de collaborer sur un texte et, également, un moyen d’évolution en tant qu’auteur. Et, pour mon expérience, je peux dire que j’ai appris de toutes les primo et bêta-lectrices que j’ai eues.

Enfin, pour ceux publiés chez éditeur, et peut-être que mes éditrices diront que non, mais voici ce que je pense en tout cas, c’est un moyen de faire en sorte que le travail fait avec son éditeur, derrière, puisse être encore meilleur. Parce que je pense que, plus on offre un manuscrit travaillé, bossé au mieux, en base sur laquelle travailler avec son éditeur, plus on peut faire avec lui un travail de précision. Si l’histoire à la base comporte déjà d’énormes pains de scénario et/ou de cohérence à corriger, ça fait beaucoup de choses sur lesquelles l’éditeur va devoir s’user, d’abord. Alors présenter un manuscrit déjà travaillé au mieux, c’est s’offrir un maximum de chances de pouvoir faire un travail aussi minutieux et intransigeant que possible, derrière. Et ceci, s’il le prend ! Parce qu’il peut aussi le refuser pour des raisons que, si elles avaient été évoquées par vos primo/bêta-lectrices, vous auriez pu retravailler, tandis que ce refus pourra vous mettre dans une situation gênante/blessante faisant que vous n’oserez pas le lui re-proposer (alors qu’en pratique, vous pourriez aussi bien le retravailler avant de le lui re-proposer derrière).

Comment/où trouver des primo et bêta-lecteurs/lectrices ?

L’idéal est bien sûr de rencontrer quelqu’un qui ait les mêmes goûts que soi et qui aime ce que l’on écrit.

Alors, personnellement, je conseille l’entraide à ce sujet. Il est toujours gênant de demander aux autres ce que l’on ne fait pas pour eux, et puis, vraiment, c’est une collaboration géniale à vivre, dans les deux sens, même si ça prend du temps : le fait de s’entraîner ainsi est ultra sympa, et voir les textes que l’on a aidé à retravailler être pris derrière par un éditeur est presque aussi jouissif que d’avoir ses propres textes reçus. C’est dire.

Mais, à part ça, il n’y a pas de méthode précise à appliquer pour trouver des primo et bêta-lecteurs/lectrices, sinon en avoir envie, donc échanger avec les autres auteurs/lecteurs(-trices), lire les autres auteurs, tisser des liens et, un jour, proposer à quelqu’un de faire ce travail ensemble. Ça peut être ponctuel : « Tu as écrit une nouvelle histoire ? Ah, fais-moi lire, je te fais la bêta dessus, si tu le veux ! » ou « Tu voudrais me donner ton avis sur cette histoire ? J’ai besoin d’un regard avisé, je ne sais pas qu’en penser ». Ou ça peut devenir prolongé, soit en le proposant, soit naturellement, tout simplement avec le temps.

Pour l’avoir testé à l’époque où j’étais dans la fanfiction et le voir se produire parfois dans l’écriture d’histoires originales, je déconseille par contre l’appel à la cantonade : « J’ai besoin d’une bêta ! Qui… ? » D’une part, vous ne savez pas qui se proposera pour vous aider (et, parfois, vous pourrez vous retrouver avec des gens dont vous ne serez vraiment pas content du travail). D’autre part, vous tomberez forcément sur quelqu’un d’assez éloigné de vous et, sauf cas particulier (et pour l’avoir vécu), ce n’est pas une situation qui tient dans le temps.

Mes primo et bêta !

 

Elles sont deux :

  • Ma primo-lectrice : Hope Tiefenbrunner

On est chacune la primo-lectrice de l’autre, en fait, et ce depuis près de 7 ans. On s’est rencontrées dans la fanfiction : j’aimais ce que Hope écrivait, elle aimait ce que j’écrivais, on retrouvait dans notre manière de commenter l’autre et de se répondre en commentaire une similitude étonnante… C’est moi qui lui ai proposé de faire ça : de se relire l’une l’autre en avant-première. On se lisait de toute façon déjà réciproquement (il ne restait donc plus qu’à ajouter le « en avant-première »), ça faisait un moment que j’avais envie de faire ça avec une autre auteure, et ça a marché immédiatement. Derrière, on est devenues amies et cette connivence, on l’a toujours ressentie pour tout, finalement.

Comment on fonctionne ?

On s’envoie nos textes en priorité, parfois au fur et à mesure (cas des romans ou des nouvelles longues), parfois d’un bloc (cas des nouvelles). On barbouille le texte de l’autre directement dedans. Jusque-là, on utilisait deux codes couleur : le rouge pour toutes les corrections à faire : remarques sur ce qu’il faut revoir ou corrections directement dans le texte (allant du scénario à la syntaxe, et jusqu’à l’orthographe : on ne prête pas spécialement attention à ce dernier point en se lisant mais, si on voit passer une faute ou une coquille, on la corrige quand même en passant), et le surligné jaune pour tous les cris de fangirl et toutes les remarques sur ce qu’on aime. Désormais, on se met à utiliser les outils de correction qu’on utilise déjà avec nos éditrices, soit le suivi de correction dans le texte (pour ce qu’on mettait avant en rouge) et les « commentaires » pour ce qu’on mettait avant en surligné. Ça va pas mal.

Pour donner une idée, voici une capture d’écran d’un texte bien barbouillé :

Et on ne se fait aucun cadeau. Le temps passant, on se corrige de moins en moins sur la syntaxe, à la fois parce qu’on s’est améliorées chacune et à la fois parce qu’on se connaît assez pour s’être très habituées au style de l’autre. Parfois, ça donne cependant des chapitres ou nouvelles à retravailler entièrement à cause d’un gros souci de développement. Ça arrive.

Magena, c’est une auteure qu’on a rencontrée toutes les deux à l’époque de la fanfiction, aussi. Ça fait quoi ? Bien 4 ans, je pense. On aimait toutes les trois ce qu’écrivaient les autres, on voyait aussi de nombreux points communs… J’avais à l’époque une autre bêta-lectrice qui s’est retirée du milieu de l’écriture, Magena avait envie de faire de la bêta, je lui ai demandé si ça la tentait de le faire pour mes textes.

Ce qui a été marrant, avec Magena comme Hope, c’est qu’on s’est toutes trois orientées vers l’écriture d’histoires originales (on est sorties de la fanfiction, donc) plus ou moins en même temps. On a toutes été à un moment donné entre les deux : avec encore un pied dans l’un tandis que le deuxième était déjà dans l’autre, aujourd’hui on est toutes les trois dans les histoires originales…

Ça s’est extrêmement bien passé avec Magena dès le début, également. On fonctionne de la même manière qu’avec Hope : remarques autant sur l’histoire/couinages de plaisir de lecture au milieu, + corrections directes ou suggestions de corrections, si ce n’est que Magena est particulièrement attentive à la forme, du fait que les plus gros soucis de fond, s’il y avait, ont déjà été vus par Hope. J’apprécie aussi d’avoir son deuxième regard tout simplement par rapport à ses goûts. Dans l’ensemble, on a des goûts et des attentes très proches, toutes les trois, mais on a tout de même quelques divergences. C’est donc sympa d’avoir le retour de celle pour qui ce n’est pas trop le truc à la base (et qui est donc hyper pointilleuse, en mode agent de Gestapo) et celle dont c’est le truc (et chez qui on peut donc voir si ça marche). C’est enrichissant dans les deux cas.

Il m’arrive aussi de faire de la bêta pour Magena, quasi à chaque fois à ma demande car Magena ne le demande que très rarement, et j’apprécie aussi de pouvoir lui rendre l’aide qu’elle m’apporte, mais aussi de collaborer avec elle à ces occasions. C’est vraiment un échange très sympa.

Bref, que du bonheur !

Pour aller plus loin, pour les intéressés, je conseille aussi cet article, d'[Espaces comprises], sur la bêta-lecture : La bêta-lecture en questions.

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29 réponses

  1. Hope Tiefenbrunner dit :

    Heu…. juste pour savoir… je suis le vieux avec la moustache ou l’autre sur la seconde photo ?? :p! Sinon, je plussoie tout ce que tu as dis… et tu sais le plus drôle, quand je t’ai renvoyé ton texte l’autre jour, je me suis dis que ce serait marrant de poster une image d’un texte corrigé pour montrer ce que ça donnait. Une fois de plus, je constate que nous sommes sur la même longueur d’onde!

    • J’ai été tentée de la mettre à « qui sont mes bêtas », en fait, mais tu remarqueras que j’ai finalement opté pour une image de mini-superman ! xD
      Et oui, elle est pas mal, celle-ci, encore. ^^ En l’écrivant l’article, je n’y ai pas du tout pensé, mais quand je me suis mise à chercher des images, j’en ai vues avec des textes bariolés (au stylo, par contre), que j’ai été tentée de reprendre, puis je me suis dit qu’en fait, j’en avais un récent bien bariolé, déjà, et que la capture d’écran serait parfaite !

  2. Elise dit :

    Bonjour ^^
    C’est par hasard que je suis tombée sur cet article en cherchant des infos sur les beta (merci google !). Il est très intéressant, bien développé, et je voulais savoir, est-ce que ça t’es déjà arrivé d’avoir de mauvaises expériences ?
    J’ai déjà tenté d’avoir une bêta-lectrice, mais j’avais l’impression qu’elle essayait plus de me plomber qu’autre chose, pour m’imposer son style. J’avais l’impression d’écrire comme une « merde » :/ Comment faire du coup, pour que notre texte reste bien le nôtre ?
    Elise =)

    • Bonjour !
      Alors… Oui !
      Dans l’ordre des mauvaises expériences, j’ai eu l’appel à la cantonade, que j’avais eu la naïveté de faire au tout début, une fois (à l’époque, on faisait ça à la fin de nos fanfictions : tiens, je n’ai plus de bêta, si quelqu’un veut…), et la personne qui s’était directement proposée à moi sans que je demande rien. Eh bien, dans les deux cas, j’ai eu des ajouts de fautes en correction plutôt que des suppressions… Donc ça n’a duré que sur un texte avec elles à chaque fois.
      Ensuite, j’ai eu deux bêtas qui ont disparu d’un jour à l’autre : d’un coup, plus de nouvelle, plus rien, et aucune réponse aux mails envoyés, comme il arrive parfois que les gens disparaissent sur internet, mais c’est stressant parce qu’on ne sait pas pourquoi (et c’est pénible d’attendre pour rien). Celles qui m’ont fait ce coup, je les ai à chaque fois revues plus tard et elles m’ont expliqué : problèmes personnels et je supposais bien que c’était quelque chose comme ça, mais ça reste quand même désagréable à vivre (enfin, ce n’était pas des mauvaises expériences pour autant, remarque, parce que c’était toutes deux des bêta géniales avec qui j’ai adoré bosser).
      Enfin, j’ai eu (une fois et ça a été réglé vite fait) le cas que tu cites : la personne qui s’impose en tant que bêta alors que je ne lui avais rien demandé et qui, derrière, me renvoie mon texte massacré pour mettre son style à la place du mien, le tout assorti de remarques condescendantes, avant de s’arrêter au milieu parce que, dis-donc, il y avait trop à faire, il fallait que je le travaille avec ce qu’elle avait dit, déjà, sinon elle ne faisait que répéter les mêmes choses. Autant dire que je l’avais envoyée bouler vite fait bien fait et ça avait été réglé.

      Après, à un moment donné, le milieu de l’écriture étant ce qu’il est, avec beaucoup de gens qui y entrent et qui en sortent, il faut accepter que ça puisse bouger, et avec quelques personnes ayant des personnalités particulières ou des égos surdimensionnés dans le tas, qu’il faut savoir gérer. J’ai énormément de chance en ayant Hope et Mage qui m’aident depuis des années et sont géniales, mais je pense qu’avec le temps, on se crée de toute façon des contacts, on se retrouve entre personnes étant là sur la longueur, dans le temps, dans des cercles de connaissances dans lesquels on a beaucoup de points communs, et on les trouve, ces personnes-là. Mais, au début, il faut accepter d’essayer et de voir si ça marche. On ne trouve pas forcément la perle tout de suite, mais ce n’est pas grave non plus et, mis à part les cas de bêta s’étant imposées que j’ai cités plus haut (et qui n’étaient donc pas des personnes que j’avais choisies), chacune des bêtas que j’ai connues a été une relation géniale à vivre et m’a appris des choses différentes. 🙂

      Et, pour ta crainte que ton texte ne soit plus exactement le tien, ne t’inquiète pas : même avec des corrections de folie, ce sera toujours ton texte : les corrections, c’est toi qui les acceptes ou non, l’histoire c’est la tienne, les personnages ce sont les tiens, le développement c’est le tien… Si tu trouves une bonne bêta, elle saura t’aider sans t’imposer son style et ça, c’est la très très grande majorité. Pour dire, sur toutes les bêtas que j’ai vues à l’œuvre, je n’ai jamais rencontré d’autre cas que celle que je cite plus haut, donc ça reste extrêmement rare (et ce n’est pas difficile à repérer : si ta bêta s’amuse à t’écraser pour se placer au-dessus de toi, c’est qu’elle n’a rien à faire en tant que bêta).

      • Elise dit :

        Merci pour ta réponse et tes conseils !

        Je vois que tu as connu pleins de cas différents, en effet ! Il faut essayer en tant qu’auteur de mettre son ego de côté et de faire la différence entre quelqu’un qui veut vraiment t’aider et celui/celle qui veut te plomber. Il était étonnant dis-donc le cas que tu as connu ! Comment peut-on vouloir à ce point écraser quelqu’un pour lui imposer son style ? Où est l’intérêt, à ton avis ? Cela n’a pas de sens…

        Mine de rien, le monde de l’écriture – sur internet du moins – c’est comme une micro-société. Il y aura toujours des gens profondément égocentriques, manipulateurs, et qui sont encore capables de se regarder dans la glace après leurs exactions sur le net.
        ENFIN, heureusement, tout n’est pas noir, il y a tout de même pleins de choses formidables !

        • Oh, c’est tout simplement celui de la personne qui a besoin de se sentir au-dessus des autres. Dans tous les milieux, on peut en rencontrer, même si à différents niveaux, bien sûr. Enfin, ça reste rarissime et puis, voilà, si on se retrouve face à quelqu’un comme ça, il suffit de l’envoyer balader, ce n’est pas bien grave, en soi. Ne t’arrête pas à ça, en tout cas, vraiment. 🙂

  3. Se proposer comme beta à la cantonade ce n’est pas mieux non plus.

    En tant que beta je n’ai eu qu’une seule bonne relation, quelqu’un avec qui je me sentais sur la même longueur d’onde (depuis elle a plus ou moins arrêté d’écrire), parce que quand on aime pas le texte ou le style ou même la personnalité, c’est assez difficile de s’investir, et du coup c’est vrai qu’on a de moins en moins de temps et l’envie.

    De même, j’ai essayé plein de betas et j’ai jamais eu la flamme, c’était surtout des corrections orthographique. Et puis les années ou je me suis retirée et où je n’ai rien écrit n’ont pas aidé non plus.

    C’est pas grave je finirai bien par trouver quelqu’un un jour ou pas.

    • Ah oui, j’imagine (pour se proposer à la cantonade)…
      Oui, je pense vraiment que la base c’est d’aimer ce qu’écrit l’autre, à part si ce n’est que pour faire des corrections orthographiques, comme on le voit parfois dans la fanfic. Mais oui, tu trouveras ! Tu entres tout juste dans l’édition, tu connais déjà un certain nombre d’auteurs publiées, tu vas te créer des contacts, et tu tomberas sur la bonne. 😉 C’est ce que je te souhaite, en tout cas.

  4. Magena dit :

    +1 pour tout !
    (et t’inquiète, le chapitre en court arrive demain ^^).

    C’est vrai que je ne te l’ai pas souvent demandé… En même temps, je n’ai pas fini un nombre incroyable de texte. J’en avais donné quelques-uns à l’auteur qui me faisait de la bêta jusqu’à l’année dernière. Et ceux que j’ai soumis pour des AT (à une exception près que j’ai terminé 10 minutes avant l’heure limite), tu les as relus, donc je suis sauve 🙂
    (mais je vais te faire bosser Val quand j’aurais terminé la première partie de ma réécriture (et peut-être Hope aussi en lectrice-test !), et après pour ma SF *mais ça, c’est vous qui allez me harceler en fait*).

    Bref, même du côté de la bêta, c’est très intéressant et enrichissant : c’est vraiment un échange et ceux qui s’en privent parce qu’ils pensent ne pas en avoir besoin ratent quelque chose (je ne parle pas des auteurs qui ne trouvent pas de personnes pour leur bêta, c’est encore un autre problème…).

  5. Stephie dit :

    Super article, merci ! J’ai de la chance d’avoir spontanément une amie qui a relu ce que j’ai écrit avec beaucoup de bienveillance et de bon sens. Elle a un vrai sens de ce qui colle ou pas. Ensuite, je crois que j’ai trouvé deux trois autres personnes prêtes à relire et avec des qualités très complémentaires. En tout cas, c’est très important de se faire relire :

    • Excellent !!! Avoir de bonnes bêtas est un plaisir et une vraie chance, c’est cool de voir que tu en as trouvées de chouettes. J’imagine que le fait de baigner dans le milieu de l’écriture et de la lecture, déjà, doit aider à en trouver relativement rapidement. 🙂

      • liliba2 dit :

        Le problème, c’est quand on se retrouve avec un manuscrit pourri, un texte moche, une histoire mal construite… arriver à dire en toute franchise ce qu’on en pense à l’auteur qui y a mis ses tripes (« ma mère et ma femme ont adoré ») eh bien, ça n’est pas très fun… Du coup, je refuse désormais toute demande d’avis…

        • Ah oui, c’est sûr. C’est pour ça que je pense que c’est important de le faire entre personnes qui se connaissent déjà, à la base, et surtout qui aiment ce qu’écrit l’autre. Avec Hope et Mage, on est trois auteures qui adorions déjà à la base ce qu’écrivaient les autres, par exemple. Il n’y a donc eu qu’à ajouter l’option « bêta » à ce qu’on faisait déjà, puisqu’on se lisait déjà les unes les autres et qu’on se disait déjà ce qu’on pensait les unes des autres de nos textes. En soi, ça ne rajoute d’ailleurs pas un travail de folie, puisque la différence essentielle est de faire ses remarques « dans » le texte, au sein-même, plutôt que de le faire à la fin. Avec quelqu’un qu’on n’a jamais lu ou qui écrit dans un genre/un style/selon une approche qui ne correspond pas à nos goûts… c’est autre chose. Il vaut mieux éviter, je pense aussi.

  6. sombrefeline dit :

    Excellent article, merci beaucoup ! (Moi aussi je fonctionne sur l’entraide avec mes relecteurs, c’est comme ça qu’on avance mieux, je trouve)

  7. pascalbleval dit :

    Un article intéressant, qui a le grand mérite de mettre des mots sur tout un pan du travail d’écriture dont j’ignorais tout il y a encore 3-4 ans.

    J’ai découvert la bêta-lecture à un moment (il était temps !) et c’est vrai que ça a changé pas mal de choses dans mon rapport avec l’écriture.

    La relecture / réécriture est une phase primordiale avant toute publication, mais quand on se relit soit-même, on laisse forcément passer des choses. On sait tellement ce qu’on a voulu dire qu’on se rend pas toujours compte que les lecteurs, eux, ne suivront pas forcément…

    Mais c’est vrai aussi qu’à ce stade, je n’ai pas réussi à mettre en place un partenariat comme celui que tu décris avec Hope, et c’est une chose qui me manque, aujourd’hui.

  8. Mag.meld dit :

    J’ai bien aimé cet article … clair, net, sans fioriture, des conseils avisés.

    Je suis en plein dans cette période … de recherche, d’errance et de doute. Les « choses à ne pas faire » : je confirme, ça ne marche pas ; on m’a même déjà piqué un texte. Pfff.

    Ayant épuisé mes bêta-lectrice, j’ai multiplié les filiations à divers forums, sauf que mon style d‘écriture étant destiné qu’exclusivement à un public avertis … c’est parfois délicat, d’autant que ces-dits forums portent très souvent une identité juvénile. Merci.

    • Valéry K. dit :

      C’est clair que trouver une bêta sur le long terme, c’est dur, et je suis aussi passée par le moment d’errance dont tu parles. Paradoxalement, c’est juste après que j’ai rencontré ma bêta-lectrice (ma primo-lectrice était déjà là), donc je dirais qu’il faut y croire. Je crois vraiment en le principe d’échange : trouver des auteurs qui nous ressemblent, des gens avec qui on a des affinités fortes, tisser des liens, et proposer une réciproque : « ce que je te demande, je le ferai aussi pour toi ». C’est enrichissant dans les deux cas et c’est, je pense, aussi ce qui fait que ça marche sur le long terme. Et ne pas hésiter à cesser une collaboration si on voit que ça ne le fait pas, aussi.
      Bref, courage et j’espère que tu trouveras vite une nouvelle (et chouette !) bêta-lectrice. 🙂

  9. Mag.meld dit :

    Pas tout à fait d’accord sur un point : la réciprocité.
    J’ai déjà bêta-lu une œuvre aux antipodes de mes gouts littéraires (très dur mais faisable). La bêta lecture était à sens unique. La collaboration a durée … oui ce fut court : 2 mois. Par contre le travail effectué lui a redonné la force de revoir les 10 premières pages en profondeur, de revoir le synopsis dans son ensemble puis de mieux cibler ses futurs BL.

    J’ai été un deuxième souffle en quelque sorte.
    Avoir un BL « extra-terrestre » peut parfois redynamiser le feu intérieur de l’auteur.

    Sinon, … actuellement en cours de … tissage de liens avec une future BL … hihihi super content si ça marche ! Stimulant pour renouer avec les pages d’écriture.

    • Valéry K. dit :

      Oui, je disais ça sur le long terme. Sinon, effectivement, c’est enrichissant d’avoir de temps en temps des avis d’autres personnes que celles qui aiment déjà nous lire : ça m’est arrivé aussi de le vivre autant en tant que bêta qu’en tant qu’auteur.
      Et c’est super, alors ! J’espère que ça marchera. 🙂

  10. ciclop77blog dit :

    je cherche moi aussi des beta-lecteurs…
    comment dois-je m’y prendre
    cordialement
    Marie B

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